Raisonance

Violences sexuelles : l'omerta dans la famille

17
Mai
2019

Informations
Conférenciers
Programme
Documents

Le colloque se déroulera du
17/05/2019 au 17/05/2019
et aura lieu à l'adresse
suivante :

782 avenue de Nonères Amphithéâtre du CFPS
40000 Mont de Marsan

Repas : 18 €
Date limite d'inscription pour le repas :
03/05/2019

Violences sexuelles : l'omerta dans la famille - complicité de déni et déni de complicité

Pourquoi existe-t-il un silence assourdissant à propos des violences sexuelles subies et agies dans le giron familial ? Par cet oxymore, nous poserons un débat entre professionnels de la Justice, du champ Social et de la Santé pour le quatorzième congrès de RAISONANCE.

Il sera question de la notion de déni présente tout autant du côté de l’auteur que du côté de la victime, mais aussi dans leur entourage et même dans les cercles de professionnels. Le mécanisme de déni est décrit comme un mécanisme d’ordre inconscient consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatique. Que ce soit le déni de la différence des générations, celui de la fonction parentale, celui de la séparation ou une position particulière par rapport à la loi, le mécanisme du déni constitue toujours un déni de l’autre, qu’il puisse s’exercer à l’intérieur ou à l’extérieur de la famille. Lorsque ce mécanisme fonctionne dans d’autres groupes, les cliniciens parlent alors de complicité des dénis. En famille, ce lien d’emprise correspondrait aux blessures du narcissisme du père d’une part et à la complicité de la mère qui laisse dériver les relations dans une confusion de genre, des générations et de statuts père-mère. Se forme ainsi une complétude idéale entre l’adulte auteur des faits, et l’enfant victime du recours à l’acte. C’est la raison pour laquelle l’acte est nié et protégé par le secret, le silence, afin de préserver une pseudo-cohésion familiale. La complicité des dénis est une négation de l’altérité comme une annulation de l’histoire des sujets.

A partir d’une représentation cinématographique et/ou d’un documentaire, nous illustrerons et examinerons ces notions avec l’intervention de Samuel LEMITRE, psychologue et directeur du Centre EIDO, centre de soin des traumatismes et des violences à PARIS.

Nos conférenciers

- Charlène ROUGER-RICOUS : responsable du Pôle Protection de l'Enfance, Conseil Départemental des Landes

- Anne OGE, Juge d'instruction, Tribunal de Grande Instance de Mont de Marsan
- Olivier JANSON, Procureur de la République, Tribunal de Grande Instance de Mont de Marsan

- Béatrice LETANG-FOREL : avocate, Présidente de séance

- Samuel LEMITRE : psychologue clinicien et psychothérapeute, praticien ICV (Intégration du Cycle de Vie). Il a travaillé de nombreuses années à l’Antenne de Psychiatrie et Psychologie Légales de la garenne Colombes, dans le service du Dr Roland Coutanceau, où il a crée une unité spécialisée pour le traitement psychologique des mineurs auteurs et victimes de violences sexuelles. Son approche humaniste s’est d’abord centrée sur un modèle de thérapie émotionnelle puis il s’est spécialisé dans les thérapies de groupe, permettant à de nombreuses familles d’enfants auteurs ou victimes de se questionner sur la répétition des violences, de génération en génération. Samuel Lemitre a collaboré à Montréal à des travaux en clinique criminologique et a participé à la réalisation d’un documentaire d’Adrien Rivollier intitulé « Jeux Criminels » diffusé dans la case Infrarouge de France2, une immersion au coeur du suivi psychothérapeutique d’adolescents auteurs et victimes de violence sexuelle. Fort de cette expérience, il a créé le centre EIDO, spécialisé dans la psychothérapie des traumas complexes.
Titulaire d’un doctorat, il a réalisé une thèse sous la direction du professeur Anne Andronikof sur la psychopathie criminelle qui a reçu la mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité. Dans le cadre de ces travaux, il a obtenu le prix « jeune chercheur » de l’AIPPC (Association Internationale de Psychologie et Psychopathologie Clinique). Il a notamment pu mettre en évidence l’origine traumatique de la violence psychopathique en constatant que le scénario criminel présentait de nombreux matériaux traumatiques infra-verbaux (images et sensations liées aux sévices et aux maltraitances infantiles). Sa réflexion s’est alors progressivement portée sur l’étude des liens entre traumatismes et violence, étudiant l’impact de ces mécanismes sur le développement du petit humain et sur l’émergence des troubles dissociatifs.
Samuel Lemitre participe à de nombreuses activités scientifiques. Il a réalisé des enseignements sur les universités de Reims, Rouen, Paris X, Paris VII & Saint Denis de La Réunion. Il a notamment enseigné les méthodes projectives, la psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent et la victimologie. Il participe à la formation continue de nombreux professionnels et présente des communications orales dans de nombreux congrès scientifiques afin d’articuler les modèles de la traumatologie à ceux de la criminologie clinique. Il est aussi l’auteur d’articles publiées dans les revues scientifiques et ouvrages spécialisés.

08:45
Accueil des participants - petit déjeuner
09:15
Ouverture du colloque
09:30
Projection du film "Les chatouilles" de Andréa Bescond et Eric Métayer (double César 2019)
11:15
Echanges autour du film - animés par Samuel Lemitre et Béatrice Letang-Forel
11:45
Point de vue de l’Aide Sociale à l’Enfance – Charlène Rouger-Ricous
12:15
pause déjeuner - libre ou sur site
14:00
Inceste fraternel : clinique d’un attachement passionnel - Samuel Lemitre
15:30
Situations de silence, complicité et dévoilement - Anne Ogé et Olivier Janson
16:30
Clôture du colloque